Tous les articles par Dominique Dias

Colloque international sur le canon à Sorbonne Université du 19 au 21 juin 2025

Le programme du colloque international Feu (sur) le Canon / Taking a Shot at the Canon (Sorbonne Université 19-21 juin), dans les espaces germanophone, anglophone, néerlandophone et scandinave, organisé par le projet Emergence CanFac avec le soutien des Unités de Recherche VALE et REIGENN, est en ligne à l’adresse suivante : https://canfac.sorbonne-universite.fr/evenements/taking-shot-canon-international-conference/colloque-international-feu-sur-le-canon
L’inscription est gratuite mais toutefois obligatoire et s’effectue par mail jusqu’au 2 juin au plus tard auprès de arina.giliazova@sorbonne-universite.fr ET canon_factory@sorbonne-universite.fr
Merci d’indiquer vos nom, prénom, institution et la (les) journée(s) à laquelle ou lesquelles vous comptez participer.
Au plaisir de vous accueillir au colloque,
Guillaume Fourcade et Kim Andringa

Colloque – 1 Bande dessinée – 10 perspectives : analyse pluridisciplinaire de la série (3 et 4 avril 2025, Sorbonne Université)

1 Bande dessinée – 10 Perspectives : analyse pluridisciplinaire de la série Miss Pas Touche de Kerascoët & Hubert.  
Par le biais d’analyses plurielles de la bande dessinée Miss Pas Touche de Kerascoët & Hubert, ce colloque franco-allemand entend offrir au public amateur de bande dessinée un aperçu de quelques-unes des nombreuses approches et méthodes de travail à l’œuvre en stripologie.
Toutes les interventions seront traduites simultanément en allemand ou en français
Colloque hybride (distanciel et présentiel).
Inscription requise à l’adresse : thomas.sahn@sorbonne-universite.fr

Parution : Exister en tant que sujet parlant dans l’hypermodernité (Christine Fourcaud)

Exister en tant que sujet parlant dans l’hypermodernité

Christine Fourcaud
Université de Reims Champagne-Ardenne, Linguistique, Langue, Parole (LiLPa, UR1339), France
christine.fourcaud@univ-reims.fr
ORCiD : 0000-0001-5147-2284

Abstract

Existing as a speaking subject in the hypermodernity

In hypermodernity, the systematic transformation of temporal structures, the endogenous logic of growth and dynamism, and digital interactions are creating a new mode of being-in-the-world, and reshaping the connection between the speaking subject and their subjectivity. The analysis then focuses on the following themes: (digital) de-subjectification, symbolic violence and semiocapitalism; the denial of otherness and the ethics of the speaking subject.

De-subjectification has both an existential and a politico-ethical dimension. In a digital ecosystem, discursive subjectivities are subject to algorithmic intelligence, which results in their formatting and reduction to the status of commodities. This is related to two concepts: the de-territorialisation of flows (Deleuze and Guattari) and semiocapitalism (Berardi). Besides, hypermodernity is characterised by a profound denial of otherness and the confrontational engagement with the Other, while disembodied communication fosters violence. A constructive definition of hypermodernity should emphasise an openness to otherness for the speaking subject, thus preventing the modern from falling back on a world dominated by standardising technical management which would reduce language to a mere tool and the speaking subject to “a [semiocapitalist] atom in a mute and hostile world” (Rosa 2021). Thus, the challenge for language policies in Europe (and multilingualism) is to re-establish “axes of resonance” between the speaking subject (the being) and the world.

Key words: logos; otherness and ethics of the speaking subject; (digital) de-subjectification; symbolic violence; semiocapitalism; plurilingualism

Résumé

Exister en tant que sujet parlant dans l’hypermodernité

Dans l’hypermodernité, la transformation systématique des structures temporelles, la logique endogène de la croissance et du dynamisme et les interactions numériques créent un nouveau mode d’être-au-monde et remodèlent le lien entre le sujet parlant et sa subjectivité. L’analyse se concentre ensuite sur les thèmes suivants : la désubjectivation (numérique), la violence symbolique et le sémiocapitalisme ; le déni de l’altérité et l’éthique du sujet parlant.

La désubjectivation a une dimension à la fois existentielle et politico-éthique. Dans un écosystème numérique, les subjectivités discursives sont soumises à l’intelligence algorithmique, qui aboutit à leur formatage et à leur réduction au statut de marchandise. Ceci est lié à deux concepts : la déterritorialisation des flux (Deleuze et Guattari) et le sémiocapitalisme (Berardi). En outre, l’hypermodernité se caractérise par un profond déni de l’altérité et un engagement conflictuel avec l’autre, tandis que la communication désincarnée favorise la violence. Une définition constructive de l’hypermodernité devrait mettre l’accent sur l’ouverture à l’altérité du sujet parlant, évitant ainsi au moderne de se replier sur un monde dominé par une gestion technique standardisante qui réduirait la langue à un simple outil et le sujet parlant à « un atome [semi-capitaliste] dans un monde muet et hostile » (Rosa 2021). Ainsi, l’enjeu des politiques linguistiques en Europe (et du multilinguisme) est de rétablir des « axes de résonance » entre le sujet parlant (l’être) et le monde.

Mots clés : logos ; altérité et éthique du sujet parlant ; désubjectivation (numérique) ; violence symbolique ; sémiocapitalisme ; plurilinguisme.

Parution : Le plurilinguisme entre diversité et universalité (dir. José Carlos Herreras et Christian Tremblay)

Pour commander l’ouvrage : https://www.observatoireplurilinguisme.eu/les-actions/collection-plurilinguisme/17802-l-oep-publie-dans-la-collection-plurilinguisme-,-le-plurilinguisme-entre-diversit%C3%A9-et-universalit%C3%A9-dir-jos%C3%A9-carlos-herreras-et-christian-tremblay

En savoir plus sur l’Observatoire Européen du Plurilinguisme : https://www.observatoireplurilinguisme.eu/lobservatoire/qui-sommes-nous?start=2

Afin de promouvoir le plurilinguisme comme champ de recherche pluri, inter et transdisciplinaire à part entière, le choix de l’OEP pour les Assises européennes du plurilinguisme est à chaque fois de rebattre les cartes en prenant soin de renouveler l’angle d’approche. En écartant l’option de la spécialisation du thème, nous voulons montrer à la fois la profondeur des problématiques du plurilinguisme et leur caractère multidimensionnel.
L’opposition universalité-diversité, qui, contrairement à ce que l’on peut comprendre du titre proposé pour les 6es Assises – Le plurilinguisme, entre diversité et universalité –, est plus une tension qu’une opposition, est au cœur même du plurilinguisme et depuis que cette opposition existe, en remontant aux origines de la philosophie, on comprend bien que la notion d’universalité est elle-même le produit de cette tension. Car au-delà des prétentions idéologiques ou géopolitiques, l’universalité n’est ni l’unité, ni l’uniformité, ni le commun, elle les inclut avec la diversité.
On pouvait s’attendre qu’autour de cette problématique, aux nombreux replis philosophiques, beaucoup de contributions viendraient apporter leur pierre. Et, en effet, nous n’avons pas été deçus puisque plus de 50 communications ont fait l’objet d’une présentation lors de ces Assises. Par ailleurs, suivant une tradition, déjà longue, de mise en pratique du plurilinguisme lors des Assises de l’OEP, et compte tenu que la plus grande partie des communications étaient présentées en français ou en espagnol, une interprétation simultanée a été assurée dans ces deux langues pendant toute la durée des Assises.

Table des matières

Introduction 15

Introducción 23

Conférence inaugurale 31

La España democrática : de la apología del plurilingüismo a la tentación del monolingüismo – José Carlos Herreras – 33

L’Espagne démocratique : de l’apologie du plurilinguisme à la tentation du monolinguisme – José Carlos Herreras 55

Universalité-diversité : une problématique plus que jamais actuelle 77

Wilhelm von Humboldt et la diversité intrinsèque des langues – Dewi Trebaul – 79

Improvisar y expresar: la lengua del otro y la propia lengua en talleres de teatro plurilingües – Isabel Vázquez de Castro – 89

Philosophie du langage et plurilinguisme : un impensé – Jean-Louis Vaxelaire – 107

Plurilinguisme / Monolinguisme : une illustration du combat permanent de l’Un et du Multiple – Jean-Marie Roussignol – 117

L’interprétation comme exercice de l’universalité subjective – Camille Mercier-Sanders – 127

Le caractère flottant du sens des mots : une expérience universelle et plurilingue – Marina Krylyschin – 137

L’universalité contre l’identité ? 149

La universalidad lingüística como reflejo de la dominación y forma de exclusión: reflexiones desde la práctica profesional y ciudadana – Nicole Forstenzer – 151

L’aspiration au plurilinguisme sous la dynamique d’une confrontation interculturelle : le cas des familles d’origine chinoise au Luxembourg – Peiru Bai – 161

Les langues du street art en Vénétie (Italie) et en Bretagne (France) – Edwige Comoy Fusaro – 173

Optimiser la diversité linguistique pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation dans le cadre d’une alphabétisation numérique européenne – Encarnación Carrasco Perea et Andrea Costache – 187

De « l’essence double » de l’identité 219

Le plurilinguisme comme moyen de réappropriation des enjeux collectifs – Dandelion Epaud – 221

Percepción de la identidad y su relación con la lengua: ¿quién soy en la emigración? El caso de la inmigración lituana en España – Violeta Miliun – 231

Repenser les identités plurilingues européennes dans le projet collectif de Caroline Bergvall, Language Stations – Elise Angioi – 243

Rethinking European plurilingual identities in Caroline Bergvall’s collective projet, Language Stations – Elise Angioi – 255

Adolescents issus de la migration africaine et concept de soi : la langue et la culture française dans les processus de construction de l’identité – Sabrina Alessandrini – 265

Adolescents from African migration and the concept of self: French language and culture in identity-building processes – Sabrina Alessandrini – 275

Didactique du plurilinguisme 283

Croiser déconstruction derridienne et théorie du double iceberg de Cummins. Pour une didactique plurielle des langues – Cécile Hayez et Aphrodite Maravelaki – 285

Langue – culture – éducation – Droit inaliénable à langues et cultures premières – Jacques Coulardeau – 299

Pratiques artistiques et plurilinguisme. L’art comme levier de décentrement ? – Émilie Lumière – 317

Récits d’étudiants plurilingues à l’égard de leurs expériences scolaires en cours de langues étrangères et leurs intentions quant à une future pratique professionnelle – Sylvie Méron-Minuth – 327

Relatos de estudiantes plurilingües sobre sus experiencias escolares en clases de lenguas extranjeras y sus intenciones para una futura práctica profesional – Sylvie Méron-Minuth – 341

Pensée et expression plurilingues en Europe. Quelle manière d’être aux langues ? – Christine Fourcaud – 353

Stratégies d’enseignement d’une langue cible en niveau débutant – Claire-Lise Dautry – 367

Varia 379

L’enseignement de l’allemand dans un contexte de plurilinguisme à l’exemple de la procédure “2 P Potenzial & Perspektive” – Thierry Bidon – 381

L’Europe se dirige-t-elle vers le plurilinguisme ? – Veronica Salvi et Christian Tremblay – 403

Modèle français d’interaction des langues à l’ère de la mondialisation : formation et devenir – Alexandre Klimenko – 455

Technogénéricité du langage et résonance au monde – Christine Fourcaud – 477

Parution : L’Europe, ses langues. Quelle unité ? (dir : Christine Fourcaud)

Pour en savoir plus et commander : https://www.observatoireplurilinguisme.eu/les-actions/collection-plurilinguisme/16615-l-europe,-ses-langues-quelle-unit%C3%A9

Cette publication est l’aboutissement d’un travail de réflexion mené, plusieurs semestres consécutifs, avec les étudiants de SciencesPo, à partir d’un séminaire autour des thématiques plurilinguisme, migration, identité(s) et intégration européenne. Nous interrogeons les affinités électives entre ces notions. Les peuples européens (ethnos et démos) sont au centre de la question.
Qu’est-ce qui pourrait lier aujourd’hui les Européens pour en faire un peuple politique ? Questionner leur capacité à s’unir politiquement – pas seulement par des mesures purement économiques, institutionnelles ou administratives – , c’est réfléchir au rapport de l’Un & du multiple, à l’essence du lien social & politique. Qu’est-ce qui pourrait créer de l’Un ou du comme-un politique à partir de cette diversité ? Car il en faut bien de l’Un & du commun pour prendre des décisions en vue de l’intérêt général, capables d’obliger et de contraindre tous et un chacun.

Table des matières

Les auteurs – 6

Préface – 11
Michel Deneken, Président de l’Université de Strasbourg,
Guillaume Gellé, Président de France Universités et de l’Université de Reims Champagne-Ardenne

Préambule : Plurilinguisme et voix politiques en Europe
Luuk van Middelaar – 13

Introduction
Christine Fourcaud – 17

Difficultés de l’intégration européenne et crise de la démocratie
Philippe Mengue – 29

Identité européenne ou Europe des Identités : les enjeux de la démocratie européenne
Juliette Dhulst – 55

Les institutions européennes nourrissent-elles le populisme ?
Eva Esteyries – 75

Quelle identité pour l’Europe ?
Paul Soudet – 103

Le plurilinguisme : juxtaposition des cultures, ou communication entre cultures ?
Maïra Afify – 121

Universel, syncrétisme ou singularité ?
Arto Debrabandère – 141

Intelligence artificielle et multilinguisme : l’Europe face au tournant des nouvelles technologies
Thibaud de Géa – 159

L’Europe et ses langues : la chancelante équivocité
Christine Fourcaud – 189

Postface – 217
Rudolph Sock, Directeur de l’Unité de recherche Linguistique, Langues et Parole (UR 1339), Université de Strasbourg,
Christian Tremblay, Président de l’OEP

Parution : Dominique Dias, Nadine Rentel & Stephanie Schwerter (éds.) (2025). Les incompréhensions culturelles : problèmes, défis, opportunités. Frank & Timme.

La langue est liée à la culture en ce qu’elle reflète des visions du monde propres à une communauté discursive donnée. Le passage d’une langue à l’autre induit alors une perspective croisée qui peut être tout autant synonyme d’enrichissement que d’incompréhension. Le présent ouvrage collectif propose d’étudier les incompréhensions afin de comprendre les mécanismes qui les sous-tendent et en font parfois une étape nécessaire dans la compréhension de l’autre. Pour cela, les contributions reviennent sur la définition de certains concepts liés aux différences culturelles. Elles explorent des contextes variés allant de la littérature à l’interprétariat en milieu social en passant par le cinéma, le théâtre, les romans graphiques ou encore les réseaux sociaux. Autant de pratiques langagières sont passées au crible (néologie lexicale, traduction audiovisuelle, traduction multimodale…) pour comprendre à la fois les problèmes, les défis et les opportunités liés aux incompréhensions culturelles.

https://www.frank-timme.de/en/programme/product/les_incomprehensions_culturelles-problemes-defis-opportunites

INTRODUCTION 

Problèmes et défis des incompréhensions culturelles 

Dominique Dias, Nadine Rentel, Stephanie Schwerter 

COMPRENDRE LES CONCEPTS CULTURELS APPROCHES LINGUISTIQUES ET SÉMIOTIQUES 

Aux origines d’une incompréhension culturelle : Kultur vs civilisation  

Juan Goberna Falque 

Le slogan dans la communication politique gouvernementale sur X/Twitter : Une analyse comparative entre la France et l’Espagne 

Sonia Madrid Canovas  

Quand les beaux-parents deviennent coparents : Familles recomposées, créativité lexicale et sources d’incompréhension  

Véronique Lagae, Isabelle Peeters 

Incompréhension culturelle et désignification au prisme de la sémiotique de la traduction  

Sündüz Öztürk Kasar 

II NAVIGUER ENTRE LES CULTURES  LES DÉFIS DE LA TRADUCTION LITTÉRAIRE 

Traduire les incompréhensions culturelles dans A Free Life de Ha Jin  

Tiphaine Vrevin 

Traduction de l’écart de la norme et incompréhension : Étude comparative de deux traductions vers l’espagnol de Zazie dans le métro.  

Mercedes Banegas Saorin 

L’incompréhension culturelle dans la traduction espagnole de Alexis ou le Traité du vain Combat de Marguerite Yourcenar  

Juan Miguel Guillermo Dothas 

Féminisme et traduction : un malentendu culturel ? Le cas de Françoise Mallet-Joris,  

Le Rempart des Béguines 

Catherine Gravet

III ENJEUX CULTURELS DES ŒUVRES MULTIMODALES 

Les traductions françaises de The Party de Tomi Ungerer : (in)compréhension culturelle et disjonctions intermédiales 

Brigitte Friant-Kessler, Thérèse Willer  

Tintin et le moyen Orient : entre rejet et incompréhension 

Roza Djedi 

Quand mécompréhension rime avec effacement : Exemple du Jeu des Quatre fils Aymon d’Herman Closson 

Béatrice Costa, Régis Verpraet 

Culturèmes dans le prisme de la traduction audiovisuelle : pertes ou incompréhensions ?  

Loredana Pavone 

IV POSSIBILITÉS ET LIMITES CULTURELLES  DE L’INTERPRÉTARIAT 

Les incompréhensions culturelles et linguistiques : un défi pour les interprètes dans les services publics et leurs formateurs 

Charles Guillaume Demaret  

Incompréhensions et didactique de l’interprétation de dialogue entre le français et l’italien : quels enjeux et quel potentiel pédagogique en FLE ? 

Vincenzo Lambertini 

“Please take me seriously!” Achieving Cultural Understanding as a Telephone Interpreter for Asylum Seekers 

Alan Johnson 

AAC – Colloque « Feu (sur) le canon », Sorbonne Université, Paris, France. 19-21 juin, 2025 (soumission avant le 13 janvier 2025)

Projet Canon Factory (programme Émergence ; UR 4085 VALE et UR 3556 REIGENN- Sorbonne Université)

Colloque international « Feu (sur) le canon », Sorbonne Université, Paris, France. 19-21 juin, 2025

Le concept de canon littéraire est profondément paradoxal. Si l’existence du canon ou de canons n’est généralement pas remise en cause, la définition même de la notion est fluctuante et ses contours, c’est-à-dire ce que l’on considère comme relevant du canon, ne font pas, loin s’en faut, objet de consensus. Désignant un ensemble de textes au statut presque sacré et aux qualités littéraires aussi incontestables qu’inégalées, le canon représente aussi les œuvres perçues comme pionnières dans l’établissement et la mise en œuvre d’une esthétique donnée. Ayant fonction de modèles et de cadres normatifs, elles appellent une postérité soucieuse d’en respecter les codes. Sont également considérées « canoniques » les œuvres qui constituent les fondations mêmes d’une culture littéraire noble et dont la lecture est incontournable. Connaître ces textes et en reconnaître les vertus sont dès lors des marques d’appartenance culturelle – et, plus largement, sociale.

Aussi commodes ces définitions soient-elles, en occultant le rôle du temps et de l’espace, elles postulent toutefois de façon trompeuse la stabilité du canon. Celui-ci, en d’autres termes, se structure autour des principes en réalité toujours inatteignables de l’identité à soi et de l’immuabilité. Toutefois, ce qu’est le canon littéraire et quelles œuvres et auteur(e)s il recouvre est indissociable de la chronologie et du lieu. Comme le font observer Didier Alexandre et Michael Bernsen : « Le canon des érudits du XVIème siècle diffère de celui du XXème siècle, sans que l’on puisse réduire ces différences à la seule référence au monde culturel gréco-latin » (Alexandre et Bernsen 2017, 7).

À rebours de ce qu’avance Harold Bloom, héraut de la canonicité masculine et occidentale, l’on peut affirmer que la liste ouverte et souvent remaniée des œuvres et auteurs canoniques varie d’un moment et d’un lieu à l’autre du monde et pas seulement du monde occidental. S’il existe bel et bien un canon, produit quelque peu flou ou (plus positivement) dynamique de la littérature, il ne peut être conçu indépendamment des forces qui lui confèrent (pour un temps) forme et autorité, c’est-à-dire de ce que l’on peut appeler métaphoriquement « la fabrique du canon ». Pour l’historienne de l’art Griselda Pollock, la canonicité repose principalement sur deux arguments spécieux (Pollock 1999, 3-21; 2007, 45-69). Le premier est que la qualité des œuvres élevées au canon serait révélée spontanément, évidente et qu’elle serait, dès lors, universelle. Le second est que l’inclusion d’un auteur dans le cercle prestigieux des écrivains canoniques résulterait purement d’un accomplissement individuel exceptionnel. Ces principes cachent habilement que ce sont, de fait, des acteurs tiers qui, en toute subjectivité et pour des motifs idéologiques, catapultent œuvres et auteurs au rang de modèles. Pollock ajoute ainsi que les faiseurs de canon et les auteurs qu’ils ont promus sont très majoritairement des hommes blancs et hétérosexuels et que le canon constitué sert à la fois de symbole et de rempart de leur pouvoir.

Qui ou qu’est-ce qui est à l’œuvre dans la création du canon littéraire, en d’autres termes, quels sont les rouages qui font tourner la fabrique du canon ? Dans le sillage de ses sept journées d’étude (2023-2025), le colloque final du projet Canon Factory cherchera, dans un premier questionnement, à approfondir l’analyse des institutions et des personnes impliquées dans la formation du canon dans les quatre aires linguistiques et culturelles choisies comme champs exploratoires : les littératures anglophones, germanophones, néerlandophones et nordiques.

Avec l’arrivée des études féministes, postcoloniales, queer et sur le genre, le canon et ceux qui le font ont été au cœur de ce que Pollock appelle des « guerres culturelles ». La critique de leur hégémonie, menée par des groupes marginalisés et désireux d’être reconnus, ce que David Fishelov (Fishelov 2010, 30-43) appelle l’opposition entre le « camp du beau » et le « camp du pouvoir » (« the beauty party» et « the power party»), s’est accompagnée du désir de voir légitimé(e)s des auteur(e)s et des productions jusqu’alors exclu(e)s de la littérature. De nouvelles formes et esthétiques sont apparues dans le champ du littéraire et, à la faveur d’un mouvement anti-élitaire contestant le modèle humaniste libéral d’éducation par le livre canonique (Löffler, 2017, 7), leur valeur a été plus largement reconnue, au-delà même des cercles autorisés de la critique. Ce mouvement a sans doute aussi permis l’émergence d’un canon réel recouvrant les œuvres lues véritablement, distinctes de celles du canon idéel. Ce canon de fait serait ainsi voué à être, selon Christine Meyer, « le produit transitoire d’un processus en cours qui cherche à développer et rénover la liste des œuvres de référence (‘Kanonbildung’) » (« the transitory fruit of an ongoing process of development and renovation of the works of reference (‘Kanonbildung’) », Meyer 2023, 29).

Qu’elle soit idéologique, esthétique, ou les deux, la critique du canon et la reconnaissance progressive de voix et de textes jusqu’alors marginalisés voire ostracisés constitueront le second axe de recherche du colloque. Ce dernier permettra de mettre l’accent sur des évolutions relativement récentes et abordera plus spécifiquement les littératures post- et décoloniales, LGBTQAI+, performées (des expérimentations théâtrales radicales jusqu’au spoken word et au slam poétique) de même que la bande dessinée et les romans graphiques. Qu’advient-il lorsque la fabrique du canon a été remise en question ?

Dans un récent article paru sous le titre « Do We Need To Dismantle the Literary Canon? » dans le Guardian, l’enseignant, journaliste et essayiste Jeffrey Boakye affirme qu’en ce qui concerne les programmes scolaires de littérature, il serait tentant de faire table rase du canon patriarcal et blanc et d’ « opérer un retour de balancier qui, s’éloignant de tous ces hommes blancs, vieux et valides, les remplace par quelques chose de différent, ‘d’autre’, par des auteur(e)s marginalisé(e)s en raison de leur genre, leur ethnicité, leur classe, leur orientation sexuelle et la façon dont on les racise » (« make the pendulum swing away from all those stale, pale, able-bodied males and replace them with something different, something ‘other’, authors who have been marginalised by race, gender, ethnicity, class and sexuality ».) Moins radical, le mode opératoire qu’il propose invite à ménager une place importante à la subjectivité et à l’expérience vécue des enseignant(e)s pour choisir les œuvres proposées à leurs élèves. Cette démarche libératoire décloisonne le canon pour y inclure des textes de tous horizons, attendu que le programme doit être « tout ce que nous voulons qu’il soit » (« anything we want it to be »). Il s’agit selon lui de dénicher, collecter et faire dialoguer entre eux de manière inattendue des textes choisis personnellement pour faire émerger « quelque chose de nouveau » (« something new ») (The Guardian, 12 juin 2023).

Mais qu’est-ce précisément que cette « chose nouvelle » ? Suppose-t-elle ou non une opposition frontale au canon des œuvres consacrées et à la culture dite légitime ? Il s’agit là de la troisième aire que le colloque cherchera à circonscrire en s’intéressant à la création de canons nouveaux et alternatifs et en posant une question connexe : est-il ou non possible de penser le littéraire sans canon ? Quelles sont les stratégies auxquelles recourent les auteur(e)s qui refusent d’être associé(e)s à un nouveau mouvement de canonisation, notamment parce que, comme le rappelle Henry Louis Gates Jr. en le désacralisant, le canon est aussi « le livre de lieux communs de notre culture partagée » (« the commonplace book of our shared culture », Gates 1992, 21) ? S’ils se maintiennent dans une position marginale, n’en viennent-ils pas cependant et paradoxalement à affirmer leur auto-canonisation ?

Nous accueillerons des communications de 30 minutes en anglais ou en français consacrées à l’une ou l’autre des aires linguistiques et culturelles du projet ou, dans une perspective comparatiste, à plusieurs simultanément. Sans s’y limiter nécessairement, les travaux pourront porter sur :

  • le / les processus de canonisation : analyses diachroniques du canon et de ses fluctuations ; l’influence des prix et récompenses littéraires, des maisons d’édition, des programmes scolaires et universitaires, des anthologies, des académies et canons nationaux ; la canonicité et les média / les réseaux sociaux
  • la remise en cause du canon : « guerres culturelles » et guerres du canon, origines, formes, étendue ; « l’Empire vous répond », littérature postcoloniale, pratique décoloniale, littérature de la (post)migration ; visibilité accrue d’auteur(e)s et formes tenu(e)s jusqu’alors pour non canoniques : écriture expérimentale, littérature performée, œuvres LGBTQAI+, œuvres inter- ou multimédiales (bande dessinée, roman graphique), textes recourant aux sociolectes / dialectes
  • nouveaux canons : nouvelles formes et leur institutionnalisation, leur marchandisation, le succès populaire et la critique ; redéfinition du champ du littéraire ; négation radicale du canon ou définition de nouveaux paradigmes de canonicité ; stratégies de résistance à la canonicité ; revendication de marginalité.

Bibliographie indicative :

Ahmed, Sara. On Being Included: Racism and Diversity in Institutional Life. Durham: Duke University Press, 2012.

Algee-Hewitt, Mark et Mark McGurl. “Between Canon and Corpus: Six Perspectives on 20th- Century Novels.” Pamphlets of the Stanford Literary Lab, 2015. https://litlab.stanford.edu/LiteraryLabPamphlet8.pdf. Consulté le 20 septembre 2024.

Assmann, Aleida. „Kanonforschung als Provokation der Literaturwissenschaft.“ In Von Heydebrand, Renate, ed. Kanon Macht Kultur, Theoretische, historische und soziale Aspekte ästhetischer Kanonbildungen. DFG-Symposion 1996. Heidelberg: Metzler, 1998. 47-59.

Bezzola Lambert, Ladina et Andrea Ochsner. Moment to Monument: The Making and Unmaking of Cultural Significance. Bielefeld: Transcript; New Brunswick, NJ: Transaction Publishers, 2009.

Bloom, Harold. The Western Canon: The Books and Schools of the Ages. New York: Harcourt & Brace, 1994.

Boakye, Jeffrey. “Do We Need To Dismantle the Literary Canon?” The Guardian, June 12, 2023.

Bourguignon Annie, Konrad Harrer and Franz Hintereder-Emde, eds. Zwischen Kanon und Unterhaltung: interkulturelle und intermediale Aspekte von hoher und niederer Literatur / Between Canon and Entertainment : Intercultural and Intermedial Aspects of Highbrow and Lowbrow Literature. Berlin: Frank & Timme, 2016.

Brodersen, Randi Benedikte, ed. Kanonisk selskabsleg i nordisk litteratur. Copenhague: Nordisk Ministerråd, 2013.

Canon et mémoire culturelle. Œuvres canoniques et postérité. Études Germaniques 62.3 (2007).

Didier, Alexandre et Michael Bernsen, eds. Un canon littéraire européen? : Actes du colloque international de Bonn des 26, 27 et 28 Mars 2014 ; A European Literary Canon? Acts of the Bonn International Colloquium of 26, 27 and 28 March 2014. Janvier 2017. https://www.europaeische-kulturen.uni-bonn.de/medien-europaeische-kulturen/1_alexandre-bernsen-introduction.pdf Consulté le 20 septembre 2024.

Fishelov, David. Dialogues with/and-Great Books: The Dynamics of Canon Formation. Brighton: Sussex Academic Press, 2010.

Gates, Henry Louis Jr. “The Master’s Pieces: On Canon Formation and the African American Tradition.” In Loose Canons: Notes on the Culture Wars. Oxford: Oxford University Press, 1992. 17-42.

Gauthier, Vicky, Camille Islert et Martine Reid. “‘Faire éclater le canon, arriver à un discours commun sur la littérature.’” GLAD! Revue sur le langage, le genre, les sexualités 12 (juillet 2022). DOI : https://doi.org/10.4000/glad.4585 . Consulté le 20 septembre 2024.

Goldstein, Claudia: “Comics and the Canon: Graphic Novels, Visual Narrative, and Art History.” In Teaching the Graphic Novel. Ed. Stephen E. Tabachnick. New York: Modern Language Association of America, 2009. 254‑261.

Heede, Dag, Anne Heith et Ann-Sofie Lönngren, eds. Rethinking National Literatures and the Literary Canon in Scandinavia. Cambridge: Cambridge Scholars Publishing, 2015.

Huggan, Graham. The Postcolonial Exotic: Marketing the Margins. London and New York: Routledge, 2001.

Jagne-Soreau, Maïmouna. “I don’t write about me, I write about you.” Postmigration Studies 4 (2021): 161-179.

Kiguru, Doseline. “Literary Prizes, Writers’ Organisations and Canon Formation in Africa.” African Studies 75.2 (August 2016): 202-214. DOI : https://doi-org.janus.bis- sorbonne.fr/10.1080/00020184.2016.1182317 . Consulté le 20 septembre 2024.

Körber, Lill-Ann et Ebbe Volquardsen, eds. The Postcolonial North Atlantic: Iceland, Greenland and the Faroe Islands. Berlin: Nordeuropa-Institut der Humboldt-Universität, 2014.

Langgård, Karen. From Oral Tradition to Rap: Literatures of the Polar North. Ilisimaturarfik: Forlaget Atuagkat, 2011.

Larsen, Peter Stein. “Nordisme, kanonisering og kvalitetskriterier: Tre vinkler på Nordisk Råds Litteraturpris.” Reception 78 (2019): 29-39.

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Malkani, Fabrice, Anne-Marie Saint-Gille et Ralf Zschachlitz, eds. Canon et identité culturelle. Élites, masses, manipulation. Saint-Étienne : Publications de l’université de Saint-Étienne, 2010.

Malkani, Fabrice et Ralf Zschachlitz, eds. Pour une réelle culture européenne ? Au-delà des canons culturels et littéraires nationaux. Paris : L’Harmattan (« coll. De l’Allemand »), 2012.

Meyer, Christine. Questioning the Canon: Counter-Discourse and the Minority Perspective in Contemporary German Literature. 2021. Berlin and Boston: De Gruyter, 2023.

Olusegun-Joseph, Yomi. “Canons and Margins: Contemporary Nigerian Writing, Father-

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Weinmann, Frédéric et Ralf Zschachlitz, eds. Canon et traduction dans l’espace franco- allemand. Cahiers d’Études Germaniques 59 (2011).

Calendrier de soumission :

  • Merci d’adresser d’ici au 13 janvier 2025 une proposition de communication au format WORD uniquement (.docx ou .doc) en 400 mots maximum en français ou en anglais (Times New Roman 12 ; espace simple ; entièrement justifiée) ainsi qu’un titre provisoire, le nom complet de l’auteur.e, son affiliation institutionnelle et une courte notice bio-bibliographique à l’adresse canon_factory@sorbonne-universite.fr
  • Confirmation des propositions retenues après avis du comité scientifique : 24 janvier
  • Par ailleurs, les communiquant.e.s seront invité.e.s à soumettre leurs textes en anglais (qu’ils aient ou non été présentés dans cette langue au colloque) en vue d’une évaluation en double aveugle et La date limite pour l’envoi des articles est fixée au 1er septembre 2025.

Conférencier.e.s invité.e.s : Pr. Ulrike Draesner, Universität Leipzig ; Pr. Michelle Keown, University of Edinburgh ; Pr. Thomas Mohnike, Université de Strasbourg

Artiste invitée : Parisa Akbarzadehpoladi (arts visuels ; NL).

Comité d’organisation: Dr Kim Andringa (études néerlandophones ; REIGENN) ; Dr Sylvie Arlaud (études germaniques ; REIGENN) ; Dr Alessandra Ballotti (études nordiques ; REIGENN) ; Pr Bernard Banoun (études germaniques ; REIGENN) ; Dr Jaine Chemmachery (études anglophones ; VALE) ; Dr Éric Chevrel (études germaniques ; REIGENN) ; Dr Guillaume Fourcade (études anglophones ; VALE) ; Arina Giliazova (chargée de médiation scientifique) ; Dr Jean-François Laplénie (études germaniques ; REIGENN) ; Dr Benjamine Toussaint (études anglophones ; VALE).

Comité scientifique : Pr Jacqueline Bel (études néerlandophones ; Vrije Universiteit, Amsterdam) ; Dr Cédric Courtois (études anglophones ; CECILLE, Lille); Dr Bastien Goursaud (études anglophones ; CERCLL, Amiens) ; Dr HDR Christine Meyer (études germaniques ; CERCLL, Amiens) ; Pr Dan Ringgaard (études nordiques, Aarhus).

Télécharger l’appel : Ici

ALIGNER LES MONDES LITTERAIRES : nouveaux outils pour le multi-alignement de textes parallèles. Présentation 19 décembre 2024, 10h30-12h30 (Université Grenoble Alpes et en ligne)

Chères et chers collègues,

Pour fêter dignement les 200 ans de la première traduction en français des Kinder- und Hausmärchen des frères Grimm, Cyrille François (UNIL, Lausanne) et moi-même avons le plaisir de lancer le site https://grimm.unil.ch.

Développé avec des collègues de l’UGA et de Lyon2 (Olivier Kraif, Pascale Roux, Elnaz Jalilian), ce site permet d’aligner des contes des Grimm et leurs traductions en français. Il s’inscrit plus largement dans le cadre d’une collaboration internationale autour de deux projets portant sur la constitution et la visualisation de corpus multilingues parallèles.

Une présentation du site et des projets associés sera donnée à l’UGA et en ligne le jeudi 19 décembre 2024 à 10h30. Vous trouverez l’affiche, un descriptif et le programme : ici

Nous espérons que vous prendrez plaisir à (re)découvrir les contes des frères Grimm et à en comparer les différentes éditions avec leurs traductions françaises.

N’hésitez pas à diffuser l’annonce dans vos réseaux!

Bien cordialement,

Natacha Rimasson-Fertin

Programme

Lien zoom : https://univ-grenoble-alpes-fr.zoom.us/j/97834217593pwd=nRqrrasIlrZ0smkhX4wOXAV6QbhoJd.1

10h30 – Cyrille François (UNIL) & Natacha Rimasson-Fertin (UGA, ILCEA4)
Site Tradalign et corpus Grimm

11h – Olivier Kraif (UGA, Lidilem)
Formats et techniques d’alignement

11h20 – Elnaz Jalilian (UGA, Lidilem)
Interface d’importation du corpus et chaine de traitement

11h35 – Christiane Louette (UGA, Litt&Arts), Silvia D’Amico (USMB, LLSETI), Pascale Roux (Univ. Lyon2, Passages XX-XXI)
Enjeux et questions de recherche concernant les corpus de traductions

Discussion et questions

Cycle de conférences : Prépositions et groupes prépositionnels (option linguistique de l’agrégation), Sorbonne Université, Sorbonne Nouvelle et en ligne

Cycle de conférences : Prépositions et groupes prépositionnels (option linguistique de l’agrégation d’allemand)

 Organisation : Anne Larrory-Wunder (Université Sorbonne Nouvelle) et Delphine Pasques (Sorbonne Université) de 14h30 à 16h30 les vendredis

Format hybride (lien zoom sur demande)

13 décembre 2024  

Thérèse Robin (UPEC). Les prépositions : une approche diachronique.
Sorbonne Université, Centre Malesherbes, salle 209

7 février 2025  

Stéphanie Benoist (Université de Bourgogne) Des prépositions aux particules verbales
Sorbonne Nouvelle, Campus Nation, salle à préciser

14 mars 2025 

Claudia Wich-Reif (Universität Bonn) Warum mithilfe und aufgrund, wenn es mit und wegen gibt? Konstanz und Wandel deutscher Präposition(alphras)en
Sorbonne Université, Centre Malesherbes, salle 209

11 avril 2025   

Dagobert Höllein (Université de Bonn) Die Bedeutungen regierter Präpositionen im Deutschen
Sorbonne Nouvelle, Campus Nation, salle à préciser

Benjamin Fagard (CNRS) Titre à venir
Sorbonne Nouvelle, Campus Nation, salle à préciser

Contacts : anne.larrory@sorbonne-nouvelle.fr, delphine.pasques@gmail.com

Télécharger le programme : Cycle Prépositions 2024-25

Journée d’étude – Regards sur la poésie de Rainer Maria Rilke – Maison Heinrich Heine, Paris, 11 janvier 2025

Regards sur la poésie de
Rainer Maria Rilke

Samedi 11 janvier 2025 – Maison Heinrich Heine, 27c boulevard Jourdan, Paris 14e

09.30-10.00     Ouverture de la journée d’étude par Franziska HUMPHREYS (Maison Heinrich Heine) et Sylvie LE MOËL (Sorbonne Université, REIGENN)

10.00-10.30     Frédérique COLOMBAT (Université de Lorraine – Metz, CEGIL) : Lecture de quelques images poétologiques dans la poésie de Rilke

10.30-11.00     Isabelle RUIZ (Université Rennes 2, CELLAM) : Des recueils de jeunesse aux Nouveaux Poèmes, jeux de lumière et images sonores

11.00-11.30     Discussion et pause

11.30-12.00     Aurélie LE NEE (Université de Strasbourg, MGNE) : Les fleurs dans la poésie de Rilke

12.00-12.30     Arturo LARCATI (Università degli Studi di Verona) : Rainer Maria Rilkes Requiem– Dichtungen

12.30-12.45     Discussion

12.45-14.15     Pause déjeuner

14.15-14.45     Karine WINKELVOSS (Université de Rouen Normandie, ERIAC) : Rilke, une poétique de l’intensité

14.45-15.15     Margit DIRSCHERL (Ludwig-Maximilians-Universität, München) : „In einem Garten, welcher sanft verblasst“ – Semantisierungen der Kindheit in Rilkes Lyrik

15.15-15.45     Discussion et pause

15.45-16.15     Stéphane PESNEL (Sorbonne Université, REIGENN) : Images du miroir, images en miroir : Venise et Bruges dans les Nouveaux Poèmes

16.15-16.45     Alexis TAUTOU (Université Rennes 2, CELLAM) : „Wolle die Wandlung“ – Die Aufgabe des Verwandlers am Beispiel von Rilkes lyrischem Werk

16.45-17.00     Discussion

17.00-17.30     Hilda INDERWILDI (Université de Bourgogne – Dijon, TIL) : Rilke intergénérique, interartial, intermédial : synthèse de la journée

17.30-17.45     Discussion et conclusion de la journée d’étude

Journée d’étude organisée par Stéphane PESNEL (Sorbonne Université) et Alexis TAUTOU (Université Rennes 2). Manifestation réalisée en collaboration entre la Maison Heinrich Heine, le DAAD, l’unité de recherche CELLAM (Université Rennes 2) et l’unité de recherche REIGENN (Sorbonne Université).

A télécharger : JE RILKE programme définitif 30 novembre 2024