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AAC Revue d’Histoire du Théâtre – Le théâtre d’enfance et de jeunesse par ses archives

Le théâtre d’enfance et de jeunesse par ses archives :

mémoires, transmissions, (re)créations

Appel à communication dans son intégralité:    AAC_RHT_TEJ_VF

Extrait de l’AAC: Ce numéro de la Revue d’Histoire du Théâtre souhaite s’ouvrir à des aires géographiques et culturelles variées, au-delà du champ français et francophone : il s’agira non seulement de prendre en compte, autant que possible, la diversité des archives et des conceptions correspondantes du théâtre d’enfance et de jeunesse (en soulignant le contexte dans lesquels elles s’ancrent), mais également de mettre davantage en évidence les circulations transnationales du théâtre d’enfance et jeunesse, par exemple dans l’Europe de l’entre-deux-guerres, en lien avec le champ international des avant-gardes[1], ou encore dans la deuxième moitié du XXe siècle, marquée par l’essor des rencontres, congrès internationaux et festivals dédiés à ce théâtre[2]. On rappellera à cet égard le rôle de l’ASSITEJ (Association internationale du théâtre pour l’enfance et la jeunesse) en la matière (Eek, 2008) : fondée en 1965, lors d’un Congrès qui a lieu à Paris du 4 au 9 juin, à l’initiative d’un comité préparatoire comprenant des délégués de douze pays et sous l’impulsion du représentant français, Léon Chancerel, elle devient par la suite une sous-section de l’UNESCO et incarne le souhait de construire une paix durable après la Seconde Guerre mondiale tout comme des idéaux d’internationalisme. Elle conduit d’ailleurs à des échanges entre des pays qui peuvent étonner au premier abord, en particulier entre les deux blocs au moment de la guerre froide[3]. Or le développement de l’ASSITEJ et de centres nationaux affiliés à l’ASSITEJ – tel l’ATEJ (Association du théâtre pour l’enfance et la jeunesse), créée en 1957, qui devient en 1965 le centre français de l’ASSITEJ (Sorel, 2023) – s’est accompagné de la diffusion d’une documentation à l’échelle internationale, de la production de publications bilingues, trilingues, voire quadrilingues, et d’initiatives d’archivage de celles-ci, comme le fonds de la Société d’Histoire du Théâtre permet de le constater.

La présence, dans des fonds nationaux, de pareils documents en langue étrangère ou encore la circulation de ces derniers seraient par conséquent à explorer : quelle(s) carte(s) de l’Europe et du monde, quels éventuels réseaux se dessinent de la sorte ? Dans quelle mesure la diffusion internationale du théâtre d’enfance et de jeunesse dont témoignent ses archives, a-t-elle pu relever de formes de diplomatie culturelle ? Quelles relations entre l’Est et l’Ouest, entre le Nord et le Sud (notamment, au moment de la fondation et de l’essor de l’ASSITEJ, dans le contexte de la décolonisation) ? Les archives du théâtre de l’enfance et de la jeunesse invitent, de par leur provenance variée, à jouer avec différents niveaux (micrologique et macrologique) ou échelles (locale, nationale, globale), et à se décentrer pour se situer dans les marges et l’entre-deux, de manière à saisir ce qui circule par-delà les frontières, ainsi que les modalités de ces circulations.

Calendrier et format pour les propositions de contribution et les contributions

Les propositions de contribution (résumé de 3000 signes et présentation biobibliographique de 500 signes) sont à envoyer d’ici le 15 mai 2025 aux coordinatrices du numéro, Florence Baillet (CEREG, Sorbonne Nouvelle) et Marie Sorel (THALIM, Sorbonne Nouvelle) : florence.baillet@sorbonne-nouvelle.fr, marie.sorel@sorbonne-nouvelle.fr.

Il sera fait un retour sur les propositions reçues d’ici le 15 septembre 2025 en vue d’une remise des articles (35 000 signes, notes et espaces comprises) pour le 15 décembre 2025.

La parution de ce numéro de la Revue d’Histoire du Théâtre (https://sht.asso.fr/revue/revue-histoire-du-theatre/), après relecture par les coordinatrices du numéro et le comité de lecture de la RHT, est prévue pour octobre 2026.

A noter : au-delà de ce format « classique » d’article, d’autres formats pourront être envisagés en fonction de l’objet choisi (par exemple : un encadré présentant une archive en particulier), après échanges et accord avec les coordonnatrices du numéro.

[1] Le « Programme d’un théâtre d’enfants prolétarien » (1929) que le philosophe allemand Walter Benjamin écrivit à la suite de sa rencontre avec la praticienne de théâtre lettone Asja Lacis et du travail théâtral de cette dernière avec des enfants en Russie, établit à cet égard des connexions entre les avant-gardes russes et les conceptions brechtiennes du théâtre. Voir Asja Lacis, Profession : Révolutionnaire – Sur le théâtre prolétarien (Meyerhold, Brecht, Benjamin, Piscator), traduit de l’allemand par Philippe Ivernel, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 1989.

[2] Depuis le premier festival international de théâtre d’enfance et de jeunesse à Venise en 1963, la fondation de l’ASSITEJ en 1965 ou la création d’événements tels que les « Rencontres internationales théâtre et jeunes spectateurs » (R.I.T.E.J) à Lyon en 1977, les manifestations de ce type se sont multipliées, comme le montre le site de l’ASSITEJ : https://assitej-international.org/events/assitej-artistic-gatherings-and-world-congresses/, consulté le 8 février 2025. L’ASSITEJ a par ailleurs entrepris de dresser la liste de l’ensemble des rencontres concernant le théâtre d’enfance et de jeunesse à l’échelle du monde (sans y parvenir manifestement à ce jour) : https://assitej-international.org/fr/events/global-festivals-and-events/, consultée le 8 février 2025.

[3] Les archives de l’ASSITEJ sont conservées depuis 1990 à Francfort-sur-le-Main au sein du Centre de théâtre d’enfance et de jeunesse (qui recèle aussi les archives concernant les théâtres d’enfance et de jeunesse en Allemagne). L’histoire de l’ASSITEJ, telle qu’elle est présentée sur le site de ces archives, met en évidence les interactions entre l’Est et l’Ouest, par-delà le rideau de fer, en exposant notamment des documents relatifs aux Congrès mondiaux qui ont eu lieu à Prague (1966), à New York (en 1972) ou encore à Berlin-Est (en 1975). Il est par exemple souligné que lors de la rencontre sur le continent nord-américain (du 18 au 25 juin 1972), il y eut plus de 500 participantes et des participants venant de 25 pays et que de nombreux représentants d’Europe de l’Est purent à cette occasion, pour la première fois, se rendre aux Etats-Unis. Cf. https://jungespublikum.de/en/int-archiv-assitej/, consultée le 8 février 2025.

Parution: Thomas Brasch CEG 87

Florence Baillet, Bernard Banoun (dir.), Thomas Brasch – (In)actuel, intermédial, transnational, Cahiers d’Etudes germaniques, n°87, Aix-en-Provence, décembre 2024.
Quatrième de couverture:
Thomas Brasch (1945-2001) est l’auteur d’une œuvre inclassable, qui traverse les genres littéraires, les arts, les médias et est à (re)découvrir. Fils d’un haut-fonctionnaire de RDA, il se heurta à la censure du régime, quitta la RDA pour la RFA, et ce parcours de vie le mit un temps sous le feu des projecteurs. Or, Thomas Brasch a toujours refusé d’être rangé dans une catégorie, que ce soit celle d’écrivain est-allemand ou de dissident de la RDA, d’auteur juif ou de membre de la génération rock. Ses travaux artistiques (récits, poèmes, films, pièces de théâtre et traductions) sont façonnés par une appréhension dialectique de l’histoire allemande et européenne, ainsi que de ses effets sur les biographies des individus : ils jouent avec l’intermédialité tout en entremêlant l’intime, le social et le politique. Première publication, en France, entièrement consacrée à Thomas Brasch, le présent volume donne à voir l’ampleur et la diversité de son œuvre. Il met également en lumière la fonction de passeur entre les langues et les cultures que Thomas Brasch assume à travers ses traductions et ses références intertextuelles multiples, à Heinrich Heine, à Bertolt Brecht, à Heiner Müller, à Tchekhov et à Shakespeare, mais aussi aux avant-gardes américaines ou russes. Les contributions réunies dans cet ouvrage s’appuient sur des matériaux d’archives inédits et permettent de la sorte au lecteur d’entrer dans l’atelier de l’artiste.

Colloque Thomas Brasch

woanders – aber wo nur, wo, wo“. Colloque international Thomas Brasch

A la croisée des arts, entre l’Est et l’Ouest 

Paris, 20, 21 et 22 octobre 2022

Présentation du colloque

Vingt ans après sa disparition, Thomas Brasch (1945-2001) est un artiste dont le travail n’a toujours pas été abordé dans toute son ampleur et sa diversité. Poète, dramaturge, scénariste, cinéaste, traducteur, il a sans doute été en partie occulté, tant en Allemagne qu’en France, par la célébrité de Heiner Müller, mais c’est peut-être aussi – en plus de sa biographie de transfuge de RDA vers la RFA en 1977 après l’affaire Biermann – le caractère inclassable de son œuvre entremêlant obstinément l’intime, le social et le politique, ainsi que l’inachèvement de projets comme Mädchenmörder Brunke qui expliquent cette relative méconnaissance ; l’histoire éditoriale révèle aussi de frappants décalages et retards.

Ce colloque poursuit deux objectifs : il vise à aborder le plus grand nombre d’aspects possibles des activités de Brasch ; il entend le faire connaître du public français (y compris grâce à la publication qui suivra).

L’œuvre poétique, dont une grande partie n’a été éditée qu’en 2015 dans « Die nennen das Schrei », l’œuvre dramatique (la partie la plus connue de son œuvre), l’œuvre narrative avec – après Vor den Vätern sterben die Söhne – le monumental Mädchenmörder Brunke, l’œuvre cinématographique et les scénarios non réalisés, l’activité de traducteur – tous ces pans de son travail seront abordés en incluant une perspective transmédiale et transnationale qui permettra de dépasser les contextes de production et de réception allemands (à l’Est, à l’Ouest et dans l’Allemagne unifiée) et prendra en compte notamment le rapport d’une part aux avant-gardes soviétiques, d’autre part aux États-Unis, et les questions de traduction.

Un regard sera porté en particulier sur les archives : quels inédits ? Quels premiers textes ? À quoi ressemblait la bibliothèque de Brasch ?

Ce colloque international est organisé par Florence Baillet, Professeure en littérature et théâtre germanophones à l’Université Sorbonne Nouvelle, et Bernard Banoun, Professeur de littérature allemande à Sorbonne Université, en partenariat avec la Maison Heinrich Heine, l’Institut Goethe et le DAAD, avec la participation des chercheurs Carola Hähnel-Mesnard (Lille), Martina Hanf (Berlin), Anne Lemonnier-Lemieux (Lyon), Hannah Markus (Berlin), Kristin Schulz (Berlin), Marielle Silhouette (Paris), Matthias Steinle (Paris), Bénédicte Terrisse (Nantes), Insa Wilke (Berlin).

Il sera accompagné de projections de films de/ sur Thomas Brasch et d’une table ronde au cours desquelles interviendront Christoph Rüter (réalisateur), Michel Bataillon (dramaturge, traducteur), Marion Brasch (écrivain) et Jürgen Kuttner (metteur en scène).

Programme – Colloque international Thomas Brasch

Annonce Parution _ L’oeil immersif

Florence Baillet, Mireille Losco-Lena, Arnaud Rykner (dir.), L’œil immersif. Devenirs du regard dans les pratiques immersives de tournant des XXe et XXIe siècles au théâtre, , Etudes théâtrales, n°69-70, Louvain-la-Neuve (Belgique), Academia, 2021 (194 pages)

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https://www.editions-academia.be/index.asp?navig=catalogue&obj=numero&no=70869&no_revue=924&razSqlClone=1

Les pratiques scéniques contemporaines sont habitées par la dimension visuelle. Or, non seulement elles démultiplient les images sur la scène et n’ont de cesse de solliciter le regard du spectateur, mais elles vont parfois jusqu’à l’absorber, en particulier par le biais de dispositifs désormais nommés « immersifs », lesquels semblent connaître un essor depuis les années 1990. Le théâtre (étymologiquement ‘lieu d’où l’on regarde’) deviendrait un environnement immersif (lieu dans lequel on est plongé), ce qui mettrait définitivement fin à plus de trois siècles de domination du théâtre par l’œil du Prince. Cependant, l’art théâtral a déjà antérieurement développé des formes immersives, y compris dans des dispositifs frontaux. Le présent ouvrage se propose par conséquent d’élargir la question de l’immersion au-delà les dispositifs explicitement immersifs et de faire l’hypothèse qu’elle permet d’interroger un large spectre de spectacles contemporains.

(Ce volume porte notamment sur les scènes germanophones, avec plusieurs contributions concernant ces dernières et/ou rédigées par des chercheurs allemands)

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Parution: Florence Baillet, Nicole Colin (dir.), L’Arche Editeur. Le théâtre à une échelle transnationale

L’ouvrage collectif suivant vient de paraître:
Florence Baillet, Nicole Colin (dir.), L’Arche Editeur. Le théâtre à une échelle transnationale, Aix-en-Provence, PUP, 2021 (266 pages).

24€
ISBN: 9791032002940

Lien vers le site de l’éditeur

Table des matières

Présentation:

La maison d’édition L’Arche Editeur, fondée en 1949 par Robert Voisin, a joué un rôle de passeur de premier plan, notamment dans le cadre des transferts culturels franco-allemands. Des auteurs dramatiques majeurs, tels que Bertolt Brecht, Max Frisch, Peter Weiss ou Thomas Bernhard, ont été traduits et édités en France par le biais de L’Arche. Cette diffusion du théâtre germanophone a eu une influence importante sur le travail artistique des metteurs en scène et le système théâtral français. La trajectoire de L’Arche au XXe et XXIe siècles permet ainsi de retracer une histoire franco-allemande du théâtre.
A partir de ce cas précis, le présent volume convoque des enjeux plus généraux. Il souligne d’une part le rôle qu’ont tenu la traduction et l’édition théâtrales, ces médiateurs souvent négligés, dans la naissance de réseaux transnationaux d’artistes et d’intellectuels au sein de l’Europe d’après 1945 : l’internationalisation des arts, en particulier du théâtre, repose en effet sur des phénomènes concrets, sur des pratiques, des réseaux, des constellations singulières d’événements et de personnes (auteurs, traducteurs, éditeurs, metteurs en scène, directeurs et compagnies de théâtre) qu’il s’agit de prendre en considération. Il met d’autre part en lumière la fabrique d’un théâtre transnational et permet de jeter un regard nouveau sur les histoires nationales du théâtre, voire d’interroger la manière dont a été écrite l’histoire du théâtre jusqu’à présent.

 

PubArchedit

Colloque international “Théâtre – Texte – Transfert: L’Arche Editeur, passeur entre les cultures. Volet II: L’édition du théâtre à une échelle transnationale”_Paris_6-8 juin 2019

Ce colloque international se tiendra du 6 au 8 juin 2019 à l’Université Sorbonne Nouvelle, à l’Institut Goethe, à la Maison Heine et à la Comédie Française.

Présentation:
Le colloque international « Théâtre – Texte – Transfert : L’Arche Editeur passeur entre les cultures. Volet II : L’édition du théâtre à une échelle transnationale » se propose de retracer le rôle qu’a pu tenir l’édition dans la naissance de réseaux transnationaux d’artistes et d’intellectuels dans l’Europe d’après 1945. On voudrait éclairer de la sorte la fabrique d’un théâtre transnational et réfléchir aux approches que requiert son étude.
L’internationalisation des arts, en particulier du théâtre, dont il est aujourd’hui beaucoup question, au point que l’on songe à écrire une histoire globale du théâtre, repose en effet sur des phénomènes concrets, sur des pratiques, des réseaux, des constellations particulières de personnes et d’événements qu’il s’agit de prendre en considération. On assiste à des transferts culturels, en matière de théâtre, auxquels participèrent et participent toujours divers passeurs : auteurs, traducteurs, directeurs de maisons d’édition, metteurs en scène, directeurs et troupes de théâtre… En retraçant le rôle joué par des médiateurs restés parfois jusque-là quelque peu dans l’ombre, on souhaiterait insister sur les processus de transferts et l’intrication des différents champs théâtraux, à une échelle internationale, ce qui pourra apporter des éclairages nouveaux sur les histoires nationales du théâtre, voire remettre en question la manière dont a pu être écrite l’histoire du théâtre jusqu’à présent.
Ce colloque, qui réunit des chercheurs français et allemands, des metteurs en scène et des traducteurs, se propose de retracer, à l’instar de la maison d’édition L’Arche au XXème et XXIème siècles, pareille histoire croisée complexe.

Organisateurs du colloque :
Florence Baillet (Université Sorbonne Nouvelle) et Nicole Colin (Aix-Marseille Université)
en coopération avec
Marco Consolini (Université Sorbonne Nouvelle), Corinne Flicker (Aix-Marseille Université) et Dorothee Kimmich (Universität Tübingen)

Comité scientifique
Florence Baillet (Université Sorbonne Nouvelle), Emmanuel Béhague (Université de Strasbourg), Nicole Colin (Aix-Marseille Université), Marco Consolini (Université Sorbonne Nouvelle), Albert Dichy (IMEC), Corinne Flicker (Aix-Marseille Université), Kerstin Hausbei (Université Sorbonne Nouvelle), Hilda Inderwildi (Université de Toulouse), Dorothee Kimmich (Eberhard Karls Universität Tübingen), Catherine Mazellier (Université de Toulouse), Nikolaus Müller-Schöll (Goethe-Universität Frankfurt am Main), Marielle Silhouette (Université de Nanterre)

Avec le soutien de
Université Sorbonne Nouvelle (EA 4223 CEREG et EA 3959 IRET), Aix-Marseille Université, (ECHANGES, CIELAM, La Maison du Théâtre), Eberhard Karls Universität Tübingen, DAAD, Université Franco-Allemande

Partenaires
IMEC (Institut Mémoires de l’Edition Contemporaine), L’Arche Editeur, Goethe-Institut Paris, Lyon et Marseille, Comédie Française, Maison Heinrich Heine.

Contacts :
Florence Baillet florence.baillet@sorbonne-nouvelle.fr
Nicole Colin nicole.COLIN-UMLAUF@univ-amu.fr

Programme et site du colloque:
Programme – Théâtre Texte Transfert Paris – A5

Site du colloque

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L’oeil immersif – Devenirs du regard dans les pratiques immersives du tournant des XXème et XXIème siècles au théâtre

Colloque international organisé par l’ENSATT (Mireille Losco-Lena) et l’Université Sorbonne Nouvelle (Florence Baillet et Arnaud Rykner)
en partenariat avec le Musée des confluences, l’Institut Goethe de Lyon et le Théâtre Nouvelle Génération (traduction simultanée français-allemand et allemand-français tout au long du colloque)
du 23 au 25 mai 2018

Propos du colloque:
Les pratiques scéniques contemporaines sont particulièrement habitées par la dimension visuelle. Or, non seulement elles démultiplient les images sur la scène et n’ont de cesse de solliciter le regard du spectateur, mais elles vont parfois jusqu’à l’absorber, en particulier par le biais de dispositifs désormais nommés « immersifs », lesquels semblent connaître un essor depuis les années 1990. D’où l’hypothèse de « la transformation du théâtre (étymologiquement ‘lieu d’où l’on regarde’) en environnement immersif (lieu dans lequel on est plongé) » qui mettrait définitivement fin à plus de trois siècles de domination du théâtre par l’œil du Prince.
Pourtant, l’art théâtral a déjà antérieurement développé des formes immersives ou du moins n’a quasiment cessé, d’une manière ou d’une autre, de convoquer l’immersion, les modalités esthétiques de ce « regard immergé » au théâtre excédant ainsi très largement le théâtre dit immersif lui-même et pouvant se déployer dans des dispositifs frontaux, par exemple, dans le champ contemporain, ceux de Claude Régy, de Romeo Castellucci, ou dans certaines formes de théâtre performatif, dont l’esthétique énergétique et pulsionnelle est susceptible de générer un œil absorbé. Le présent colloque international se caractérisera par conséquent par une double approche : (1) d’une part, il s’agit d’élargir la question de l’immersion au-delà les dispositifs dits explicitement immersifs et de faire l’hypothèse qu’elle permet d’interroger un large spectre de spectacles contemporains ; (2) d’autre part, il s’agit de resserrer les réflexions sur la question du regard organisé par les scènes contemporaines, dans un rapprochement théorique avec les études visuelles (dans la continuité du colloque international de 2015 L’Œil et le théâtre – La question du regard sur les scènes européennes au tournant des XIXème et XXème siècle. Etudes théâtrales et études visuelles : approches croisées).

Programme du colloque
L’œil immersif – Devenirs du regard dans les pratiques immersives du tournant des XXème et XXIème siècles au théâtre

23 mai 2018, Musée des Confluences, petit auditorium
(traduction simultanée allemand-français et français-allemand)

Pour les intervenants du colloque :

9h : Accueil

9h15-10h15 : Atelier muséographique avec Gilles Mugnier, scénographe, autour de l’exposition Hugo Pratt

10h15-10h30 : Pause

10h30-11h : Ouverture officielle du colloque en présence des organisateurs et des partenaires

Session 1 (11h-13h) : L’avènement d’un régime immersif du regard?
Président de séance : Daniel Urrutiaguer (Université Lyon 2)
– Daniel Bougnoux (Université de Grenoble) : « Devant / dedans : quand la vue défaille. »
– Ulrike Haß (Ruhr-Universität Bochum) : « Immersive Räume. Vom Ende des Blickregimes, wie wir es kannten. » (« Espaces immersifs. La fin de ce régime du regard qui était le nôtre. »)
– Pascale Martinez (Lycée Blomet, Paris), « L’œil immersif dans un théâtre de cire : l’exemple du musée Grévin. »
Discussion

Session 2 (14h30-16h30) : Enjeux perceptifs des dispositifs immersifs
Présidente de séance : Julie Sermon (Université Lyon 2)
– Florence Baillet (Université Sorbonne Nouvelle) : « La vue et le toucher au sein de pratiques théâtrales immersives : une esthétique au contact. »
– Anyssa Kapelusz (Université Aix-Marseille) : « Dynamiques perceptives d’un spectateur en marche. »
– Erica Magris (Université Paris 8) : « Le regard des spectateurs munis de casques audio : effets de l’écoute médiatisée individualisée entre immersion et dissociation. »
Discussion

16h30-17h : Pause

17h-18h : Entretien avec Stefan Kaegi (Rimini Protokoll) en dialogue avec Nicole Colin-Umlauf (Université Aix-Marseille)

24 mai 2018, Goethe Institut
(traduction simultanée allemand-français et français-allemand)

9h : Accueil

Session 3 (9h15-10h30) : Politiques du regard immergé (distance/ absorption) (1)
Présidente de séance : Ulrike Haß (Ruhr-Universität Bochum)
– Adam Czirak (Freie Universität, Berlin) : « Das verlorene Privileg der Gesamtsicht. Blick-Politiken in immersiven Theaterformen. » (« Le privilège perdu de la vue d’ensemble. Politiques du regard dans des formes immersives de théâtre. »)
– Barbara Gronau (Universität der Künste, Berlin) : « Absorption oder Reflexion ? Paradoxa der Immersion in den Darstellenden Künsten. » (« Absorption ou réflexion ? Paradoxes de l’immersion dans les arts du spectacle. »)
Discussion

10h30-11h : Pause

Session 4 (11h-12h15) : Politiques du regard immergé (distance/ absorption) (2)
Président de séance : Olivier Neveux (ENS de Lyon)
– Cyrielle Dodet (Université d’Albi) : « De l’œil immergé aux regards émergents : l’intermédialité politique de Soubresaut du Théâtre du Radeau. »
– Miriam Dreysse (Universität Gießen) : « Wo stehe ich ? Zum Verhältnis von Beteiligung und Distanz im zeitgenössischen Theater. » (« Où suis-je ? La relation entre participation et distance dans le théâtre contemporain. »)
Discussion

14h-15h : Entretien avec Anne Théron, metteure en scène, en dialogue avec Manon Worms (Université Lyon 2).

15h15-15h30 : Pause

Session 5 (15h15-17h15) : Œil immersif et fascination
Président de séance : Pierre Piret (Université Louvain-la-Neuve)
– Arnaud Rykner (Université Sorbonne Nouvelle / Institut Universitaire de France) : « Le théâtre nous regarde : regard, absorption, immersion. »
– Nikolaus Müller-Schöll (Goethe-Universität, Frankfurt am Main) : « Illusion der Immersion – Immersion in der Illusion » (« Illusion de l‘immersion – Immersion de l’illusion. »)
– Adeline Thulard (Université Lyon 2) : « Fascination et vertige : la dimension immersive du jeu de Lars Eidinger. »
Discussion

25 mai 2018, Théâtre Nouvelle Génération- CDN de Lyon Les Ateliers presqu’île
(avec traduction simultanée français-allemand)

9h : Accueil

Session 6 (9h15-10h30) : Dispositifs frontaux et incertitude perceptive
Président de séance : Jérémie Majorel (Université Lyon 2)
– Julien Botella (Université Sorbonne Nouvelle) : « Le spectacle rendu à son atmosphère : étude du milieu-brume dans le théâtre de Claude Régy (2009-2016). »
– Pierre Piret (Université de Louvain-la-Neuve) : « ‘Fantasmagorie technologique’ et incertitude perceptive. Le travail de Denis Marleau. »
Discussion

10h30-11h : Pause

11h-12h : Fabriques de l’œil immersif et recherches scéniques actuelles. Table ronde animée par Mireille Losco-Lena (ENSATT), avec Julien Dubuc (collectif InVivo), Gala Ognibene (scénographe), Thomas Pachoud (artiste multimédia) et François Weber (concepteur son et vidéo)

12h-13h : Entretien avec Joris Mathieu, directeur du TNG et directeur de la compagnie « Haut et Court », en dialogue avec Julie Sermon (Université Lyon 2)

13h : Conclusions du colloque

Site du colloque : http://www.univ-paris3.fr/l-oeil-immersif-devenirs-du-regard-dans-les-pratiques-immersives-du-tournant-des-xxeme-et-xxieme-siecles-au-theatre-474647.kjsp

Parution: Florence Baillet, Mireille Losco-Lena, Arnaud Rykner (dir.), L’oeil et le théâtre. Etudes théâtrales et études visuelles – Approches croisées

Au tournant des XIXe et XXe siècles une profusion de visualités se déploie sur les scènes, avec un goût prononcé pour les effets spectaculaires, dans les pièces représentées comme dans les spectacles qui relèvent d’une grande variété de formes (revues, opérettes, fééries, pantomimes, cirque, etc.). Ce phénomène s’observe à l’échelle européenne, notamment dans les grandes villes, qui se caractérisent par une effervescence du « voir », au sein des théâtres tout comme dans l’environnement de ces derniers. Or cette « poussée du regard » se manifeste non seulement par l’hypertrophie du visuel, mais aussi par des mutations qualitatives et l’émergence d’autres façons de regarder. Afin d’examiner ces nouvelles modalités du regard, dont l’art théâtral constitue un lieu privilégié à la fois de développement, d’observation et de questionnement, le présent ouvrage réunit des contributions de chercheurs d’horizons variés, permettant de croiser les approches des études visuelles et celles des études théâtrales.

Florence Baillet, Mireille Losco-Lena, Arnaud Rykner (dir.), L’oeil et le théâtre. La question du regard au tournant des XIXe et XXe siècles sur les scènes européennes. Etudes théâtrales et études visuelles – Approches croisées, Etudes théâtrales, n°65, Louvain-la-Neuve (Belgique), Academia, 2017 (256 pages). ISBN: 978-2-8061-0351-2.

Avec les contributions de Florence Baillet, Patrick Désile, Ulrike Haß, Alexander Jackob, Nic Leonhardt, Pierre Longuenesse, Mireille Losco-Lena, Sophie Lucet, Ariane Martinez, Anne Pellois, Romain Piana, Kati Röttger, Arnaud Rykner, Stéphane Tralongo.

SOMMAIRE

Introduction : « Le theatron à l’heure des études visuelles » (Florence Baillet, Mireille Losco, Arnaud Rykner).

I. Nouveaux dispositifs et nouvelles modalités du regard au XIXe siècle

1. Ulrike Haß : « Sortie du panoptique – Déploiement de l’opsis et crise de la visibilité »

2. Stéphane Tralongo : « Des passages au cinéma. Le music-hall comme espace de mobilité »

3. Nic Leonhardt : « Entrer dans l’image par le regard : stéréoscopie et théâtre »

II. Le regard intériorisé : rêve, apparition, fantasmagorie

4. Arnaud Rykner : « Traversées du regard : toiles métalliques, rideaux de gaze, rayons X et autres écrans fin-de-siècle »

5. Pierre Longuenesse : « Le ‘regard aveugle’ dans le théâtre de W.B. Yeats »

6. Sophie Lucet : « Les fantômes de la Révolution, ou les leurres du grand spectacle »

III. Le regard « corporalisé » : affect, symptôme et retour du refoulé

7. Kati Röttger : « Pathogénèse du regard et genèse du pathos dans le mélodrame du XIXe siècle »

8. Florence Baillet : « Velours, peau et peluche : le toucher des yeux en scène à la fin du XIXe siècle »

9. Mireille Losco-Lena : « L’œil clinique de la mise en scène moderne »

10. Anne Pellois : « Donner à voir le fond de l’âme : les fonctions de l’œil dans la pratique de l’acteur à la fin du XIXe siècle »

IV. Configurations et reconfigurations du regard : exhibition, jeu avec les limites, montage dynamique

11. Patrick Désile : « Pornographies. Un nouveau régime de visibilité, 1893-1913 »

12. Romain Piana : « ‘Paris-voyeur’ : les dispositifs spectaculaires érotiques dans la revue. »

13. Ariane Martinez : « Dérouter le regard : les frères Hanlon-Lees ou l’art de l’explosion »

14. Alexander Jackob : « L’Atlas Mnémosyne d’Aby Warburg et l’héritage du regard du spectateur de théâtre »

Bibliographie sélective